Histoire de clocher

René Jouan Pébernard, ancien joueur, maire, conseiller général, vice-président de conseil général, fondateur et président de l'ADMR durant 35 ans, supporter de toujours de l'ESL. 

René Jouan Pébernard est parti en août 2014, non sans avoir laissé un poème pour le 2me titre de champion de France obtenu par l'équipe II en 1980.

A LA MANIERE LEMBEGEOISE

J'étais absent, hélas !!!

C'est mon action de grâce ...

C'est à la manière de Rostand que René Pébernard, conseiller général de Lembeye, a reçu les champions de Lembeye, qui ont vengé l'affront. A eux ce poème cocasse.

Depuis 79, l'affaire d'Oyonnax (sse)

Je connais peu de gars qui avalaient ce passe-passe.

Grimpés au plus  haut pic de la Grande Jorasse.

Nos joueurs de l'Etoile étaient dans la mélasse.

De cet affront ignoble, situation cocasse,

Creusez, fouillez, bêchez, ne laissez nulle trace

Supporters, dirigeants ont subi la grimace

Que la Fédération, sous de faux airs bonnasses

Réservait à nos gens, à ceux de notre race. 

OUI, il fallait un jour que toute honte passe !

La saison c'est bien long et le sport est vorace,

Mais nos gars sont musclés : de belles carapaces

De solides lurons, magnifiques carcasses

Qui osait donc penser qu'ils étaient des lavasses ?

Parce qu'on est en Vic Bilh ? Abreuvés de vinasse ?

Nenni ! Dimanche après dimanche, l'Etoile est sur la trace

Du championnat de France, car la chose tracasse

Nos fougueux réservistes et déjà on jacasse

On espère, on suppute, on parle, on potasse

Toujours sérieusement, les résultats s'amassent.

GOURDON C'est l'explosion ! BRIOUDE, on les casse

Dans un rêve impossilbe où la victoire enlace

On oublie les jours d'amertume, on s'embrasse

Ce n'est pas vraiment qu'on aura bu la tasse

Nos présidents, Lasserre et Hourticot, rêvassent

Coucou ! nous revoilà, c'est nous, c'est nos godasses

C'est nos bras, c'est nos jambes, capitaine Fracasse

Georges Lasserre a mis Brennus dans nos besaces.

L'Etoile de Lembeye, champion de France ! Grâce !

Nous sommes les meilleurs, mais oui Monsieur Ferrasse 

Patrick est né le 11 mars 1960 à Dax.

Marié à Eliane Labruffre, ils ont eu deux enfants, Guillaume et Pierrick, tous deux joueurs à l'ESL.

D'une grande fidélité à notre club, Patrick a, tout d'abord, fréquenté l'école de rugby avant de joueur au sein des équipes cadets, juniors et seniors, occupant, surtout, le poste d'arrière.

Une grave blessure au genou vint, à 27 ans, interrompre prématurément sa carrière de joueur sans altérer sa volonté de s'investir dans notre club. Il passe donc ses diplômes d'éducateur et obtient le second degré.

Educateur depuis plusieurs années à l'école de ruby, il entraîne ensuite les cadets et les juniors de l'ESL avec son ami Michel Fumat.

Le 2 août, alors qu'il préparait activement la saison 2005, Patrick décédait lui aussi brutalement, plongeant notre club et Lembeye dans la consternation et une immense peine. Le souvenir d'Henri et de Patrick demeure profondément ancré dans nos coeurs.

Hommage à Vincent Dabadie (1929 - 2014)

Une tranche d'histoire du village, de l'ESL, de l'ADMR et bien d'autres

Vincent est né le 22 janvier 1929 à Abos.

Nous allons retracer l'histoire d'un homme travaillant à la ferme de ses parents, élu conseiller municipal à 23 ans, aimant le rugby, il sera talonneur à l'Etoile, Champion du Béarn et Champion Sud Ouest en 1952.

Marié à Yvonne en 1954, ils auront 4 enfnats : Louisette, Gérard, Christiane et Claude. Il reprendra l'exploitation familiale, deviendra maire en 1965, à 36 ans et fera 6 mandats jusqu'en 2001. Alliant habilité et fermeté, il affronte tous les problèmes de la vie communale rurale, voirie, école, mairie, églises et bâtiments communaux.

En 1977, il fait ériger un bâtiment qui, en quelques années, devint une belle salle des fêtes. Il s'attache, aussi, à l'amélioration de la voirie.

Il reste dirigeant à l'ESL, toujours fervent supporter. Il fait partie, avec son grand ami René Pébernard, des fondations de l'ADMR et membre du bureau départemental.

Maire honoraire, il est médaillé Argent et Or communal, Chevalier du Mérite Agricole et il lui fut remis la médaille du Sénat par Auguste Cazalet et l'Ordre National du Mérite par René Pébernard.

Mais Vincent n'en finit jamais, il crée Peyrelongue-Abos Loisirs, fut un client assidu de la cyberbase pour s'initier à l'informatique et jusqu'en 2013, il reste debout, fidèle à ses convictions, à ses amis et à sa chère Etoile Sportive.

Merci pour tout Vincent.

Henri Sébie est né le 3 février 1926 à Castelnau-Tursan dans les Landes. 

Après la sortie de l'école, il travailla dans la ferme familiale jusqu'à son départ, à 20 ans, au service militaire qu'il effectua au Maroc pendant 2 ans.

Au retour, il est reçu au concours de la Gendarmerie Nationale et effectue sa formation à Charenton.

Après une première affectation à La Réole, il s'expatrie à Sousse en Tunisie, puis revient en France et est en poste, successivement à Hagenthal (Alsace), Bordères-Louron (65), RIon des Landes, Pontonx sur Adour, Houillès (47).

En 1966, ce grand voyageur, pose définitivement ses valises à Lembeye pour 45 années de passion pour ce village, le Vic Bilh et l'Etoile Sportive.

Marié à Gilberte DUvignau en 1951, ils fondèrent une famille et eurent 5 enfants : Jean Claude, Arlette, Patrick, Didier et Maryse.

Il servira dans la gendarmerie, au sein de la brigade de Lembeye, dont il assura le commandement jusqu'à sa retraite en 1979 et exercera, ensuite, le métier de courtier en assurances.

C'est Louis Nézondet qui lui présenta, en 1967, celle qu'il  ne quittera plus jusqu'à sa mort : l'Etoile Sportive de Lembeye.

Sa première action fut de construire un panneau d'affichage au stade municipal. Outre cette anecdote, il fut surtout un dirigeant dévoué, engagé et compétent, occupant les postes de secrétaire ou de trésorier pendant plusieurs années. Toujours soucieux de faire progresser le club, il en fut une chevielle ouvrière importante. On retiendra, en particulier, la réalisation du Stade Georges Lasserre dont il fut l'indispensable maître d'oeuvre.

Henri a vécu une longue, prolifique et belle histoire d'amour avec notre club, ponctuée de mémorables coups de gueule de cet homme à la forte personnalité.

Très impliqué dans la vie locale, il fut pendant deux mandats, élu de la commune de Lembeye.

En bon landais d'origine, il était aussi passionné de courses landaises et fut membre du comité des Arènes avec son ami Jean Larréché.

Sa denière joie et fiertè sportive, fut de voir, un mois avant sa mort, ses petits fils Pierrick et Sylvain remporter le Challenge de l'Espoir face à Rion des Landes.

Le matin du 11 juin 2011, toujours impliqué dans la vie du club, Henri se rendit à la mairie afin de retenir une salle pour une réunion de l'Amicale. De retour à son domicile, il fut victime d'un brutal malaise fatal. La nouvelle de sa mort jeta une grande chape d'émotion et de tristesse sur Lembeye et bien au-delà.

Cette vie intense a été marquée en août 2005 par la terrible blessure provoquée par la mort de son fils Patrick.

Ancien président de l'Amicale, né le 24 novembre 1928, Marc encra sa vie familiale et professionnelle à Lembeye. Il fit ses études à l'école d'ingénieur à Tarbes.

Rapide ailier puis dirigeant et généreux supporter, il sera, aussi cet élu qui défendra les grands projets : collège, gendarmerie etc .... Il dynamisera le comité des fêtes et, coursayre infatigable, il fera parti de ceux qui préservent l'esprit unique de la course landaise.

En 1947, il crée les établissements Lacoustille qui ne cessent de se développer avec l'arrivée de la culture intensive du maïs. Marinette Lacoustille, son épouse, le secondera toute sa vie. Il sera élu président du Groupement et du Syndicat des Négociants Agricoles, il sera nommé Officier de l'Ordre du Mérite Agricole.

Patron exigeant, il aimait les gens et était très proche de ses employés dans les bons et les mauvais moments.

Il a pris sa retraite en 2002, céda l'entreprise, devenue Novasol, en préservant le personnel.

Le 25 janvier 2014 s'éteint une figure bien connue des lembégeois qui n'aura cessé de donner le meilleur pour l'avenir de son clocher.

Jean est né le 04 mars 1929 à Peyrelongue, au sein d'une famille d'agriculteurs. Il travaille à la ferme jusqu'à son départ au service militaire qu'il effectue à Evreux.

Libéré début 1949, il jouera les prolongations pour faire une virée de quelques jours sur la côte basque avec ses copains avant de les quitter.
A son retour, il reprend le travail à la ferme et pratique le rugby au sein de l'étoile.

C'est le 7 juillet 1955, qu'il épouse Annette, union de laquelle naissent Claude, Daniel, Jean Gilles et Isabelle.

Janvier 1956 marque un premier tournant dans sa vie professionnelle avec son embauche comme représentant aux Nouvelles Galeries de Pau. Il parcourt, ainsi, les routes du canton et bien d'autres pendant 15 ans.

En 1971, nouvelle orientation, Jean achète un cabinet d'assurances. Nouveau métier au contact des gens et à leur service, qu'il exerça seul avant d'être rejoint par son fils Claude en juin 1980.

Jean était un homme jovial, très dévoué, travailleur, sachant se rendre disponible pour les autres. Il avait, surtout, deux grandes passions auxquelles il s'adonna durant toute sa vie.

Létoile sportive dont il fut joueur, trésorier pendant 13 ans en étant, au passage, responsable de l'école de rugby balbutiante. Très attaché à notre club, il en fut un fidèle serviteur et, en compagnie d'Annette, un fervent supporter.

La course landaise était sa seconde passion. C'est sous sa longue présidence que les arènes de Lembeye furent à leur  apogée. Des courses réputées et très prisées, drainant vers les arènes des chambrées exceptionnelles.

Connaissant toutes les arènes du Sud Ouest, se déplaçant, parfois en camping car, il était très apprécié et connu dans le monde des courses. Il était, en particulier, ami avec le ganadero landais Labat et les figures emblématiques de sa quadrilla qu'étaient les célèbres "Ramuntcho et Ramuntchito".

C'est à l'âge de 53 ans que Jean nous a quitté tragiquement sur la route des vacances au volant de son camping car le 27 juin 1982. Une immense chape de tristesse et d'émotion s'est abattue, ce jour là, sur Lembeye et son canton.

Le soir, beaucoup de joueurs et d'amis ont attendus son retour pour soutenir sa famille et rendre hommage à cet homme de qualité qui laissa un grand vide.

Adishatz jean

Août 1991 - l'événement : Un pilier gallois signe à Lembeye.

Elliot Price, né en 1949, arrive à Lembeye en 1991 avec Joy, son épouse et leur fille Eve.

Cette nouvelle, à l'époque, avait fait beacoup parler. Comment un pilier gallois, très solide, expérimenté, parlant français, pouvait il s'intéresser à notre Vic-Bilh ? Il nous dira, simplement, qu'à la ferme Massignac il avait, avec sa famille, découvert un petit coin de paradis.

Intelligent, instruit, il a bien roulé sa bosse du Pays de Galles à Ollioules et Antibes, dans la région de Toulon et de Cannes. En sortant du lycée, il étudie plusieurs années la biologie à la Faculté et travaille, ensuite, pour le Ministère de l'Agriculture au service vétérinaire à Cardiff. Il se marie en 1972 avec Joy, la cérémonie ayant lieu le matin de façon à ne pas rater Angleterre - Pays de Galles l'après midi. La 3ème mi-temps fut belle.

En 1975, il reprend ses études pour devenir enseignant. Il continue de jouer pour la Faculté le mercredi et dans son club le week-end. De cette façon, il profitait de deux "3ème mi-temps" par semaine.

Ses études terminées, il vient en France, à Port Grimaud dans un village de vacances géré par une société anglaise. Tombé amoureux de la région, il décide, avec son épouse, de travailler pour cette société et joue, donc à Ollouilles et Antibes.

A chaque voyage au Pays de Galles, il joue avec Newbridge où il fait la connaissance d'Alun Lewis.

Au décés de son père, en 1984, toute la famille repart au Pays de Galles où il travaille comme enseignant. En 1986, c'est le bonheur, avec la naissance d'Eve. Il continue à jouer dans son club. S'ils sont heureux en famille, la France leur manque. Il repart pour Antibes en 1988.

De retour chez lui, il décide avec Joy de vendre leur maison et de chercher un endroit où s'installer en France. Et ce fut le coup de foudre pour la ferme Massignac, au fond de la ligne à Lembeye. 

"Je me souviens de leur arrivée, toute la famille est installée à la terrasse du Central, c'était la fête et nous avons bu quelques bières, histoire de faire plus ample connaissance. Il a, sur le champ, signé une licence à l'ESL." Eve fut inscrite à l'école primaire. 

Quelques temps plus tard, il ramènera Alun Lewis qui fit les beaux jours du club en seconde ligne.

En 1992, la naissance d'Eliane, vient renforcer leur bonheur. Elliot avait souhaité devenir paysan pour être libre de vivre comme il l'entendait, sans contraintes, de pouvoir s'occuper de sa famille, de ses filles qu'il adorait, de ses amis, de jouer au rugby, qui comptait tant pour lui. Bon joueur, massif, puissant, il était inarrêtable à quelques mètres de la ligne. Il s'occupera, aussi, pendant 2 saisons, de l'entretien du stade.

Dans sa ferme, au milieu des animaux, sa famille, ses amis, tous les matins il disait : "je suis heureux, ici, c'est le boheur". Il joue jusqu'en septembre 1996. Il tombe malade, pensant pendant plusieurs semainses que ce n'est qu'une mauvaise grippe. Mais un méchant virus lui avait attaqué le coeur. Le 2 octobre, il fut transporté à Aressy où il décéda le soir même. Il est enterré à Lembeye.

Pour perpétuer son souvenir, ses amis planteront quelques arbres, dont celui qui se trouve à l'entrée du stade, bel arbre massif, puissant comme Elliot.

En 2016, cela a fait 20 ans qu'il nous a quitté, mais ceux qui l'ont connu ne pourront jamais l'oublier.

Monsieur Gérard Lasserre succède au Docteur Casty en 1950 et préside jusqu'en 1980.

Né à New York (USA) le 8 octobre 1921, il revient en France à l'âge de 3 ans et décède à Lembeye le 26 octobre 2007.

A la fin de ses études, il intègre l'administration des finances. Percepteur à Bizanos, Gelos, et Thèze avant de rejoindre Lembeye qui comptait, à l'époque 2 perceptions : celle dite de Peyrelongue Abos sise dans les bureaux actuels et celle de Lembeye et Pontiacq à l'emplacement des bâtiments de la Communauté des Communes, place Marcadieu.
Il occupa les 2 postes et termina sa carrière en 1982. Fut élu conseiller municipal en 1983, puis maire de 1989 à 1995. Il fut joueur, arbitre, membre du Comité du Béarn, responsable de l'équipe des Finances à Paris, organisa des tournées et fit sélectionner plusieurs joueurs lembégeois dont Louis Nézondet, Georges Jambes et Robert Pellane entre autres.

Marié à Madame Paulette Saint Martin, ils eurent quatre enfants : Jean Claude, Georges, Maryse et Michèle.

Jean Claude, capitaine pendant de nombreuses années de l'équipe I avec laquelle il connut la montée en 3ème et 2ème Division. Georges, capitaine de la réserve Championne de France en 1979 et 1980. Michèle a épousé Gérard Hourticot, co-président actuel de l'ESL VB.

Forte personnalité, "le père Lasserre", comme tous les joueurs l'appelaient, a travaillé, sans relâche pour l'ESL, le comité des arènes, sa chère ville de Lembeye et malgré toutes les épreuves qu'il eut à surmonter, resta toujours debout.

Le grand président qu'il fut, aura tout connu avec l'Etoile, de la 4ème série en 1950, jusqu'à la 2ème Division en 1973 ainsi que la création des équipes cadets, juniors et école de rugby.

Lembeye, avec 750 habitants, devint le petit poucet de la 2ème Division.
Supporter inconditionnel, il était présent à tous les matchs et aimait beaucoup les équipes de jeunes qui le lui rendaient bien.
Sa disparition en 2007 provoqua une immense émotion et une série d'hommages appuyés.

Merci pour tout Monsieur Lasserre

Equipe 1952 : champions du Béarn 4ème série

Debout : Lasserre Gérard, président, Lansaman Victor, Dabadie Vincent, Pouey André, Pellane Robert, Marque Louis (capitaine), Garrot Loustau Guy, Brugidoux Robert, Pouquet Marcel, Lahourcade Jean (soigneur).

Accroupis : Lacoustille Marc, Talafré Jean, Lalanne Marcel, Vergé Louis, Nézondet Louis, Capdevielle Hubert, Loste Louis.

L'Amicale a été crée le dimanche 26 octobre 1969

Président d'Honneur : 

Jean Capdebocq-Bernadet, retraité à Lembeye né le 25/12/1897

Président :

Maurice Delom Sorbe, retraité à Séméacq Blachon né le 17/9/1898

Vice-Présidents :

Roger Bouquerre, agriculteur à Moncaup, né le 01/041903

René Nézondet, négociant à Lembeye, né le 16/12/1900

Trésorier :

Georges Jambes, inspecteur du trésor à Lembeye, né le 22/04/1928

Secrétaire :

 Pierre Junca Lamarque, notaire à Lembeye, né le 25/04/1935

Membres :

Gabriel Argel, agriculteur à Gayon, né le 05/04/1925

Amédée Dauriac, agriculteur à Castillon, né le 30/031900

Hubert Lux, professeur CEG à Lembeye, né le 25/031937

Hubert Capdevielle, agriculteur à Peyrelongue, né le 23/08/1933

Victor Lansaman, agriculteur à Maspie, né le 21/021921

Bernard Choy, entrepreneur à Lembeye, né le 27/011912

René Roustaa, agriculteur à Samson Lion, né le 02/04/1925

Pierre Puyau, directeur du CEG à Lembeye, né le 27/01/1921

Armand Laporte-Galaa, retraité, né le 23/121901

Maurice Delom-Sorbé est né à Mont de Marsan le 17 novembre 1898, dans la ville où son père, béarnais de souche, servait comme officier.

Ses parents vivaient à Séméacq Blachon dans une belle bâtisse proche de la mairie et de l'église. Ils étaient propriétaires d'une cinquantaine d'hectares qur lesquelles ils cultivaient la vigne, produisaient des céréales et élevaient des bovins.

Dans cette famille de notables ruraux, Maurice a acquis trois valeurs essentielles : - des convictions religieuses - le patriotisme - et enfin un profond attachement au monde rural et paysan qu'il ne quitta pas et qui fut l'élément central de son engagement politique et de son action parlementaire.

Il fit la guerre de 14/18 et fut décoré de la Croix de Guerre en 1918 et par la suite de la Légion d'Honneur.
 

Elu maire de Séméacq en 1927, Maurice Delom-Sorbé fut député de la deuxième circonscription de Pau, pendant plus d'une décennie de mai 1932, ou il fut élu avec les deux tiers des suffrages, à juin 1942. Pendant ces mandats, il fut un fervent défenseur du monde rural et paysan.

Durant cette période, l'histoire de notre pays retient, qu'il fut un des hommes du 10 juillet 1940. Par son vote contre les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, il exprima, avec courage, son attachement à la République et son amour de la liberté (80 autres députés sur 569 en firent de même).

Le 8 novembre 1944, il fut nommé membre de l'Assemblée Consultative Provisoire. Il fit partie des commissions de l'Agriculture, du Ravitaillement et de la Jeunesse et des Sports.
En cette année 1944, il fut réélu maire de Séméacq Blachon et récupéra son siège de Conseiller Général du canton de Lembeye.

Ses échecs pour se faire élire au Conseil de la République en 1948, 1952 et en 1958 l'écartèrent, définitivement, de la scène politique nationale.

Très attaché à la vie locale et à notre club, il créa l'Amicale des supporters et anciens joueurs en 1969.

Maurice Delom-Sorbé qui disait qu'il n'oubliait jamais "qu'au dessus des hommes qui passent, il y a les principes qui demeurent et qu'au dessus des polémiques stériles, il y a la République et la France" est décédé le 29 juin 1986 à l'âge de 87 ans dans son village de Séméacq Blachon.

Histoire de clocher est le bulletin annuel retraçant la vie de l'Amicale et des personnages, souvent haut en couleurs qui ont émaillés la vie de l'ESL VB.

Vous trouverez dans ce blog, les articles qui y paraissent et racontent des moments de vie de ce club et des personnes qui ont marqué le club.

Un béarnais engagé :

      Le Docteur Doléris débuta son mandat de maire de Lembeye en 1911. Ce mandat, qui devait durer presque 25 ans, témoignait de l'attachement profond qu'il a manifesté, tout au long de sa vie, pour le Béarn et Lembeye en particulier. Il y était né le 22 décembre 1852 dans une vieille famille lembégeoise dont il se plaisait à dire que c'était une famille de vigneron. Une plaque sur la maison à arcades de la place Marcadieu situe le lieu de sa naissance.

      Mais avant tout le Docteur Doléris était médecin. Dans son laboratoire, il découvrit l'agent infectieux à l'origine des complications, parfois mortelles, des jeunes accouchées : la fièvre puerpérale. Cette découverte, qui fut l'objet de sa thèse de Médecine publiée en 1880, mettait un terme aux contreverses sur l'origine de la maladie, son retentissement fut important. Par la suite, il s'éloigna de l'étude de la bactériologie pastorienne pour se consacrer à l'exercice de l'obstétrique sous la direction d'un autre béarnais, le Dr Depaul de Morlaàs. Il devint accoucheur des hôpitaux à Paris en 1885, puis chef de service de maternité, successivement à la Pitié, Boucicaut puis Saint Antoine. Tout au long de cette carrière, il conserva la rigueur scientifique héritée de Pasteur et utilisa son énergie, considérable, pour faire évoluer cette discipline. Il décrivit le premier en 1900 la rachianesthésie en utilisant un dérivé moins toxique que la cocaïne. Il faut ainsi membre de plusieurs sociétés savantes à travers le monde et participa au prestige de la médecine française. C'est lors d'un voyage en Argentine que Georges Clémenceau, lui aussi médecin, rapporte avoir assisté à une opération réalisée par le Dr Doléris, dont il souligne la distinction. Il fut élu à l'Académie de Médecine en 1904 et en devint président en 1924. Au sein de l'Académie, son intérêt se porta vers des sujets de société qui le passionnaient : la protection des femmes et des enfants dans les usines, la protection médicale et sociale des femmes enceintes et l'éducation sexuelle à propos de laquelle il eut une vive contreverse avec le grand sociologue qu'était Emile Durkheim. Il n'en oublia pas son autre passion pour tout ce qui touchait à la terre et en particulier à la vigne.

      Il dirigea ses efforts vers l'organisation et le développement de l'agriculture basco-béarnaise. A ce titre, il a précidé la Chambre d'Agriculture Départementale à sa création de même que le Comité Départemental des céréales où ses avis étaient attendus et respectés, tant dans les aspects techniques que réglementaires. Il créa la station de maïs de Saint Martin de Hinx qui permit l'amélioration et l'extension de la culture du maïs dans le sud ouest dont on constate, encore, les effets. Mais le domaine agricole dans lequel il excellait  par dessus tout était la viticulture. Il se faisait un plaisir de signer ses articles scientifiques des titres de membre de l'Académie de Médecine et de Vigneron. Il a été le principal et le plus qualifié des organisateurs de la délimitation des crus dans le Béarn, en particulier le Jurançon et le Pacherenc. A titre privé, il possédait une propriété à Larouin où il produisait un excellent Jurançon et a adapté, à Lembeye, le processus de champagnisation dans la cave qu'il avait fait creuser et qui, maintenant porte son nom, située au pied de la côte de Lembeye. Il y produisit un vin pétillant répondant au nom de Royal Béarn qui était vendu dans le monde entier. Ses articles sur la vigne et le vin du sud ouest font encore référence.

      Une autre de ses passions se rapportait à l'élevage de chevaux, ses connaissances apporfondies allaient du cheval anglo-arabe à l'élevage du mulet des Pyrénées sur lequel il a écrit un livre très documenté. Il fonda en 1898 la Société d'encouragement du cheval de guerre dont il fut président, de sa création à 1909 et participa à la création de la Revue du Cheval de selle. Il était membre du conseil supérieur des Haras.

      Enfin, il n'était pas de vie publique sans rôle politique. Outre son mandat de maire, signalé plus haut, il fut conseiller général du canton de Lembeye, pendant 28 ans et député des Basses Pyrénées de 1921 à 1924. Il était profondément républicain et avait suivi Gambetta dans le parti Radical. Il y resta toute sa vie. Sa curiosité insatiable, la profondeur de son analyse des sujets les plus divers basée sur une grande culture, associée à une énergie et une puissance de travail peu commune en ont fait un personnage de référence pour ses contemporains. Sa vie où les drames personnels ne lui furent pas épargnés, comme la mort de ses deux fils à quelques jours d'intervalle pendant la première guerre mondiale s'acheva à Pau le 19 janvier 1938.

Luc Moulonguet Doléris